« L’Italie pour moi n’est pas un pays, c’est un mirage », c’est ainsi que Lamartine évoquait son
penchant pour la terre de Laure et de Pétrarque. Terre convoitée, l’Italie a été décrite par des générations d’illustres voyageurs et d’anonymes. Quelle que soit l’époque, le voyageur n’arrive jamais les poches vides, il apporte avec lui le souvenir de ses lectures. Rares sont ceux qui n’ont pas lu, avant de partir, des récits, des recueils de lettres. Parmi ces must du voyage en Italie figurent le Voyage en Italie de l’abbé Barthélémy, les Lettres familières du président de Brosses, les Lettres de Du Paty. On voyageait au 18e siècle avec son recueil à la main. Plus tard on fera confiance au célèbre guide de Baedeker. Le cahier des charges des voyageurs en Italie est en effet très rempli. Parmi les temps forts du voyage figure l’excursion au Vésuve. Une curiosité pour un phénomène naturel qu’on commence à approcher de façon scientifique et non plus mystique, se développe.
Alors que les récits composés au retour ont tendance à tout embellir, les lettres relatent les incidents quotidiens: l’architecte Viollet-le-Duc déplore en bloc « les hôteliers si voleurs, les passeports si chers, les filets de bœuf si rares, le sanglier si commun, les puces en si grande quantité ». Les auberges sont glaciales l’hiver, pleines de moustiques l’été. « L’Italie est une coquette qui vous fait payer cher ses faveurs » ajoute-t-il, exaspéré mais conquis. La séduisante Italie ne laisse personne indifférent et exerce une telle attraction que la tentation de se fondre en elle est grande. Nombreux sont ceux qui rêvent d’une symbolique naturalisation. Stendhal exige que sur sa tombe on inscrive Henri Beyle milanese. Jules de Goncourt, obligé de quitter Venise dont il s’est entiché, signe une lettre « un exilé de la place Saint-Marc », quant à Freud au siècle suivant, il confie à Martha que, dès qu’il mit le pied dans le Latium, il est « devenu romain ».
Sans limitation chronologique, les correspondances d’artistes, d’écrivains, de poètes, les correspondances anonymes serviront de matière à cette journée d’étude, dont les actes seront publiés dans la revue Epistolaire n°41.
On pourra prêter une particulière attention aux représentations du voyage italien confrontées avec la réalité de la découverte. Les communications sur les lettres d’artistes seront particulièrement bienvenues.
Un résumé et un titre accompagné d’un curriculum d’une page maximum permettront au comité scientifique d’accueillir les propositions. Date limite 7 septembre 2014.
Date de la journée 3 décembre 2014
Genevieve.haroche@univ-orleans.fr , Benedicte.obitz@wanadoo.fr