Benoît Melançon (dir), Penser par lettre
Les manuels de correspondance, les critiques littéraires et même les épistoliers ont longtemps affirmé qu’il était interdit de penser par lettre. Réputée libre et spontanée, quand ce n’était pas décousue ou éphémère, l’écriture épistolaire aurait été incompatible avec la réflexion soutenue. Est-ce aussi simple ? Qu’il s’agisse de s’interroger sur la société, de se trouver des interlocuteurs sur la scène du monde ou d’élaborer une pensée à deux, la lettre permet de penser, quoi qu’on en dise. Epistolairement, on pense cependant d’une façon particulière, car on pense pour quelqu’un. Vingt-deux spécialistes de la lettre venus de quatre pays se sont réunis en mai 1997 au château d’Azay-le-Ferron pour se demander » Peut-on penser par lettre ? « . Ce sont leurs réponses qu’on lira ici, à partir de lectures de Mme du Deffand, de Voltaire, de Sade, de George Sand, de Gustave Flaubert, de Charles Baudelaire, de Jean Paulhan, de Saint-Denys Garneau, de plusieurs autres encore.